A propos du disque
Quand on le rencontre, il donne l’impression d’une sorte de bloc de souriante sérénité. Et puis voilà un disque, qu’il signe de A à Z, et dont il dit que c’est le plus personnel qu’il ait enregistré jusqu’ici. Et c’est la même personnalité qu’on retrouve, ce mélange de délicatesse et de vitalité, d’humour et de profondeur. Daniel Casimir n’a pas signé un disque de tromboniste, mais un disque de musicien. Un enregistrement réalisé par quelqu’un qui s’est plutôt fait connaître comme "sideman" mais qui, quand il prend le pouvoir (composition, arrangements, direction), s’attache à mettre en valeur ceux qui sont à ses côtés. Dans ce disque de Daniel Casimir, ce n’est pas son trombone auquel il faut prêter l’oreille. On l’entend évidemment, sûr et moelleux comme d’habitude, mais on l’entend plutôt moins que ceux qui interprètent sa musique et à qui il laisse la part belle, notamment Michael Felberbaum (guitare),Vincent Courtois (violoncelle), Nicolas Genest (trompette) et ce quatuor Ebene qui fait bien autre chose que d’ajouter quelques décoratives nappes de cordes... Chacun a tout le temps de s’exprimer dans son registre propre, mais c’est toujours la musique de Daniel Casimir qu’on entend, avec toutes les facettes de son âme. Légère ou cérébrale, complexe ou évidente, retenue ou exubérante. Tellement humaine.
Thierry Mallevaës